La méthode d’apprentissage du style Chen comprend un éventail d’activités
- échauffement spécifique
- méditation debout (Zhan Zhuang)
- exercices de l’enroulement du fil de soie (Chan Si Gong)
- entraînement avec partenaires (Tui Shou).
- enchaînements ou « formes » à mains nues et avec armes (sabre, épée, lance, hallebarde…)
L'enchaînement à mains nues "Lao Jia"
Cette forme tient une place essentielle car elle pose les bases pour améliorer la santé et développer ce que les chinois appellent le « Gong Fu », c’est-à-dire l’habileté fondamentale des arts martiaux. A Chen Jia Gou, on l’appelle aussi « Gong Fu Jia ».
Maître Chen Ying Jun guidant les élèves de son père Chen Xiao Wang à Chen Jia Gou (mai 2019), dans l’exécution de l’enchaînement à main nues « Lao Jia Yi Lu ».
Les qualités recherchées dans le style Chen
La détente
La première qualité cultivée dans le style Chen est une forme de détente (Song) qui libère le corps de toutes les tensions inutiles et apaise profondément l’esprit. La recherche du confort physique permet d’alléger le haut du corps, ce qui conforte les appuis. L’activité cérébrale est mise au repos. Et sans s’accrocher aux pensées qui peuvent le traverser, le pratiquant de Taiji Quan s’ouvre un espace bénéfique sur le plan physique, émotionnel et mental.
L'équilibre
L’équilibre et la stabilité sont essentiels, car stratégiquement décisifs. Ils assurent la capacité à s’adapter à tout moment. En gardant son propre ancrage, on peut répondre à toute situation par une action très économe qui exploite son plein potentiel. Cet équilibre s’acquiert par la cohérence du mouvement, guidé par le centre corporel (Dan Tian). C’est ainsi que s’harmonisent le corps, le souffle et l’esprit.
La souplesse du changement
Fondamentalement, le nom Taiji Quan 太极拳formule le lien intrinsèque entre cette « boxe » (Quan) et la théorie millénaire du Taiji : la pratique martiale se met au diapason avec les lois physiques du changement, observées dans la nature.
« La seule chose qui ne change jamais, c’est le changement »
Le « Taiji», né de la pensée taoïste, figure deux pôles opposés yin/yang, toujours liés et complémentaires, comme principe de transformation, à la source de toute chose. Souvent traduit par « faîte suprême » ou « grand retournement », tel le sommet d’un toit ou le point culminant d’une montagne qui permet de passer d’un versant à l’autre, il donne l’idée de la dynamique interne du corps, produite par un passage, un changement, tel que :
- le passage de poids (du vide au plein, du lourd au léger)
- le changement de force (du repli à l’expansion ; de la souplesse à la dureté)
- le changement de direction du Qi (selon un axe vertical, horizontal ou diagonal). Le Qi n’est autre que la puissance énergétique qui émane naturellement de la pratique.
L'énergie
L’énergie de l’enroulement du fil de soie (Chan Si) est une des clefs du style Chen. Spirale jamais interrompue, et circulant dans le corps tout entier, elle est à la fois subtile et puissante, et s’observe dans les mouvements lents et rapides. Car la lenteur mène à la vitesse et le style Chen permet d’exercer la libération de l’énergie (fa jin) par des coups de pieds et coups de poings que l’on apprend peu à peu à exprimer .
« Quand une partie du corps bouge, tout le corps bouge »
L’essentiel est de comprendre les principes et de pratiquer tranquillement, en suivant un maître ou un professeur qui guide sans contraindre. Les progrès viennent ainsi naturellement.